De plus en plus de marques (dans les secteurs du Luxe et la Mode mais pas uniquement) travaillent sur la traçabilité de leurs produits et cherchent à mettre en valeur les bénéfices environnementaux ou sociaux liés à leur production. Mais dans la plupart des cas, ces démarches ciblent une sélection de produits, comme les intemporels ou des collections capsules, et se concentrent sur les matières utilisées (production de matières premières certifiées ou plus durables) et peu sur leur processus de transformation.
Nous reconnaissons qu’il s’agit là de projets ambitieux, mais il reste encore beaucoup à faire !
Pour transformer durablement et efficacement les pratiques (de sourcing matière et de transformation), les efforts de traçabilité doivent être déployés à grande échelle, mais aussi être combinés à une démarche d’analyse et d’atténuation des risques. Cette double approche constitue le seul moyen pour enclencher une transition effective et significative.
Les réglementations vont d’ailleurs dans ce sens, via l’introduction de nouvelles exigences sur les pratiques mises en œuvre dans les chaînes d’approvisionnement des entreprises.
Il ne s’agit plus uniquement de cartographier ses filières, mais aussi d’être plus transparent et d’assurer un système de due-diligence afin de fournir des garanties quant au mode de production des matières premières et des produits intermédiaires.
Par exemple, dans le cas de la loi AGEC, les entreprises textiles ayant une activité commerciale en France, ont l’obligation de déclarer les pays où les activités de transformation, jusqu’au tissage ou au tricotage, ont eu lieu.
Dans le cas du nouveau règlement européen contre la déforestation importée EUDR, cela va plus loin. Les acteurs concernés doivent collecter (à travers une déclaration de due-diligence) des informations encore plus complexes (comme notamment la géolocalisation des parcelles concernées) et faire preuve de due-diligence sur des pratiques très en amont (évaluation des risques et éventuelles mesures d’atténuation).
Déployées à tous les produits proposés par une marque, ces mesures peuvent vite représenter une tâche colossale. Les chaines d’approvionnement impliquent la plupart du temps de nombreux acteurs, y compris des sous-traitants et des négociants. De l’engagement et du temps (pour les marques comme pour les fournisseurs) sont donc nécessaires pour cartographier tous les maillons de la chaîne au bon niveau de granularité, tracer les flux de matières entrants et sortants, et analyser les risques. Les informations existent, mais demandent parfois beaucoup d’investigations pour être retrouvées.
Au-delà d’une perspective de conformité réglementaire, voici quelques recommandations pour mettre en œuvre une stratégie de sourcing responsable à grande échelle.
Cartographier les acteurs et les régions où de meilleures pratiques sont nécessaires.
- Pour transformer les pratiques de production des matières conventionnelles, il faut commencer par identifier les producteurs concernés.
- La production des matières premières a un impact, mais également leur transformation (consommation d’énergie, d’eau, d’intrants chimiques). Or, celle-ci est souvent sous-traitée, il est donc essentiel d’identifier ces acteurs intermédiaires.
- Cette cartographie à grande échelle permettra d’identifier tous ces fournisseurs et leur niveau de risque (ou parfois – bonne nouvelle – leur niveau de bonnes pratiques).
Trouver des fournisseurs volontaires et désireux d’être soutenus dans leur transition.
- Mettre en lumière les liens existants entre les fournisseurs et les marques.
- Encourager les fournisseurs et producteurs engagés dans la transition et leur donner la parole.
- Mieux comprendre et mettre en valeur leurs activités et leurs offres (de matières premières et de matières transformées).
Favoriser des liens réciproques entre les marques et les différents acteurs de la chaine d’approvisionnement (producteurs et transformateurs).
Pour établir des filières robustes et durables, il faut savoir créer de bons partenariats, à chaque maillon de la chaine.
- Identifier les valeurs communes, les objectifs, les commandes minimales réalisables qui permettront à un projet d’approvisionnement durable de fonctionner.
- Se mettre d’accord sur le partage des risques et l’aide (notamment financière) à la transition : la transformation implique des risques que les producteurs/fournisseurs ne peuvent pas assumer seuls : changement de pratiques, compensation des pertes de rendement temporaires, investissement dans des technologies meilleures/alternatives, etc.
- Assurer des relations et un approvisionnement à long terme.
mesurer le progrès et démontrer l’impact positif.
- Collecter des données auprès des agriculteurs et des acteurs de transformation (par exemple sur les aspects environnementaux tels que la biodiversité, le carbone, la santé des sols, l’utilisation de l’eau, etc.).
- Garantir la fiabilité de ces données (par exemple sur les questions économiques, s’assurer de la matérialité et du versement des premiums aux fermiers).
Quel que soit votre secteur, (textile mais aussi agroalimentaire, ameublement, cosmétique…), ces enjeux sont prioritaires.
Grâce à notre expertise du sourcing responsible, nous pouvons vous aider à les adresser !
Parlons-en !
Nous contacter:
- Camille Rojot – Co-fondatrice
camille.rojot@origem.fr - Audrey Laffaille – Chargée de projet sourcing
audrey.laffaille@origem.fr